Copie anonyme et non datée. Elle serait datable des alentours de 780-5H./1390 si on la compare aux ms. Persan 276, Supplément persan 745, etc., et elle pourrait avoir été exécutée [à Šīrāz ?] à la fin de l'époque Muzaffaride. Écriture persane Nastaʿlīq, présentant de nombreux caractères archaïsants (telles la forme du. - ha. - et certaines liaisons), de 21 lignes à la page ; titres à l'encre dorée ou, parfois, bleue ; réclames. Surface écrite 90 × 167 mm. Ms. de 165 × 240. - Papier oriental à assez fines vergeures. 163 feuillets. Cahiers : tous sont des quaternions, sauf le premier et f. 72-5. Les marges des f. 1, 2 et 3 sont refaites. Au f. 163v, on a recouvert, postérieurement, d'une feuille portant sans-doute un colophon apocryphe, la fin de la copie, mais cette feuille a été ensuite partiellement déchirée. Au f. 1, quelques vers en persan ont été recouverts. - Sarlawḥ de frontispice au f. 2v (94 × 70 mm ; rectangle surmonté d'un bandeau d'arabesques à fond bleu et entouré d'une tresse dorée ; les deux côtés de ce rectangle sont ornés de cercles concentriques portant des motifs floraux et sa partie centrale comporte, inscrit dans un fond bleu à bouquets dorés, un cartouche à décor floral sur fond noir avec, en « coufique » blanc, la basmalah). Du f. 2v au f. 163v, encadrements d'un filet bleu, ou violet-bleu, et d'une bande dorée. Des bandes dorées entourent les passages en vers et les peintures. - Le manuscrit est illustré de 34 peintures, pour la plupart sur fond ocre, dont seules celles des f. 1v et 2 sont sur pleine page (comparer à Blochet, Revue des Bibliothèques, 1898, p. 135-6 ; Blochet, Les enluminures des manuscrits orientaux, Paris, 1926, p. 78-9 et pl. XXIX ; Stchoukine, Les peintures des manuscrits tîmûrides, Paris, 1954, p. 30-31 et pl. IX et X ; Robinson, A Descriptive Catalogue of the Persian Paintings in the Bodleian Library, Oxford, 1958, p. 10 et 16 ; S. Walzer, The Topkapu Saray Manuscript of the Persian Kalila wa-Dimna, dated AD 1413, in Paintings from Islamic Lands, Oriental Studies IV, Oxford, 1969, p. 68-71, 73 et pl. 36 à 40 ; The Arts of the Book in Central Asia, 1979, p. 122 ; K. Ådahl, A Khamsa of Nizami of 1439, origin of the Miniatures ; a Présentation and Analysis, Uppsala, 1981, p. 75 et pl. 29 ; Expos. Paris, B.N., 1925, n° 16 ; Expos. Les Arts de l'Iran..., Paris, B.N., 1938, n° 28). Ce sont :. - I. — f. 1v (66 × 141 mm) « jeune seigneur et sa suite à la campagne ; un personnage, que sert un échanson, boit du vin ; musicien ; arbres ». - II. — f. 2 (66 × 140 mm ; complétant la scène précédente) « un homme ceint d'une épée est descendu de sa monture ; cavalier et autre monture ». - III. — f. 16 (55 × 82 mm) « Burzūya lit son livre en présence du souverain et de deux sages ». - IV. — f. 223 (39 × 87 mm) « le chien qui tient un os dans sa gueule voit se mirer dans le ruisseau son image et celle de l'os ». - V. — f. 26v (90 × 87 mm) « l'homme réfugié dans un puits au fond duquel se trouve un dragon appuie ses pieds sur des têtes de serpents et s'agrippe à des arbustes que rongent deux rats ; un chameau se tient à côté du puits ». - VI. — f. 28v (43 × 65 mm) « le charpentier brandit un bâton pour frapper le singe qui est juché sur les planches qu'il était en train de scier ». - VII. — f. 32v (34 × 56 mm) « le renard a trouvé dans la forêt un tambour accroché à un arbre ». - VIII. — f. 33v (47 × 87 mm) « le lion, le chacal Dimna et le buffle ». - IX. — f. 39v (80 × 89 mm) « le lion tenant le lièvre dans sa gueule voit se refléter au fond du puits son image et celle du lièvre ». - X. — f. 48v (40 × 89 mm) « le lion, le loup, le chacal et le corbeau mettent en pièces le chameau du marchand ». - XI. — f. 50 (46 × 90 mm) « le lion dévore le buffle qui s'enfuyait ». - XII. — f. 60v (35 × 89 mm) « Kalīla est allé en secret voir Dimna enchaîné ». - XIII. — f. 66 (38 × 88 mm) « un faucon est en train d'aveugler le fauconnier et la femme du gouverneur (marzbān) de Haravīya, qu'il avait calomniée, se trouve en face de lui ». - XIV. — f. 68v (40 × 94 mm) « un rat s'entretient avec les colombes qui sont prisonnières d'un rêt placé par un chasseur ». - XV. — f. 71 (22 × 53 mm) « le corbeau et le rat devenus amis ». - XVI. — f. 72 (32 × 45 mm) « le corbeau vole et tient le rat par la queue ». - XVII. — f. 80 (38 × 87 mm) « après la délivrance de la gazelle, le chasseur arrive et demeure stupéfait devant ses liens défaits ». - XVIII. f. 87 (30 × 89 mm) « un lapin et une perdrix sont venus trouver le chat pour qu'il tranche leur différend ». - XIX. — f. 91v (38 × 87 mm) « à Sarandīb, le menuisier que sa femme est en train de tromper avec son amant est caché, étendu sous le lit ». - XX. — f. 99v (52 × 87 mm) « sur un figuier, le singe laisse tomber des figues, tandis que la tortue se trouve au pied de l'arbre ». - XXI. — f. 102v (30 × 88 mm) « le singe assis sur le dos de son ami la tortue mâle se dirige vers le milieu de la mer ». - XXII. — f. 107 (41 × 102 mm) « un homme laisse tomber la jarre dont le contenu constituait toute sa richesse ». - XXIII. — f. 109v (112 × 127 mm) « le rat est en train de libérer le chat de ses liens, près du hibou et du porc-épic, tandis que sur un arbre perchent des pies ». - XXIV. — f. 115 (77 × 97 mm) « le roi Madīn au pied de l'arbre où est perché l'oiseau Qubbīra, s'entretient avec lui ». - XXV. — f. 124 (106 × 121 mm) « en Hindūstān, un lion s'entretient avec le chacal qui s'était voué à la sainteté ». - XXVI. — f. 129v (91 × 120 mm) « le lion et le chacal s'entretiennent près d'un arbre où sont deux pies ». - XXVII. — f. 134 (123 × 130 mm) « le lion et le chacal : le lion est sur des rochers, au pied d'un arbre ». - XXVIII. — f. 136v (29 × 87 mm) « la perdrix et le corbeau qui voudrait imiter sa démarche ». - XXIX. — f. 143v (44 × 88 mm) « Īrānduẖt et le roi parlent du songe de celui-ci ». - XXX. — f. 148 (32 × 38 mm) « couple de colombes ; le mâle pique du bec la femelle, refusant de la croire ». - XXXI. — f. 153v (118 × 129 mm) « Īrānduẖt et son compagnon Iblād arrivent devant le pavillon entouré d'arbres où se tient le Roi ». - XXXII. — f. 156 (170 × 125 mm) « dans la fosse aménagée par les chasseurs, un orfèvre est tombé ; le voyageur en a déjà retiré le singe, le serpent et le léopard ». - XXXIII. — f. 159v (47 × 46 mm) « le fils du laboureur transporte du bois ». - XXXIV. — f. 161v (47 × 43 mm) « l'homme au pied d'un arbre sur lequel les deux huppes sont perchées ». - En marge du f. 114v se lisent des vers de Ḥāfiz̤, d'une main ancienne. - Au f. 1, ex-libris et timbre de Muṣṭafà b. ʿUmar ; ibid., timbre au nom d'ʿAbd al-Raḥ(īm) et date du 7 Ǧum. Ier 943H. (/22 octobre 1536) ; autre timbre effacé au f. 163v, où se trouve une marque de possession de Mīrak b. (Šayẖī ?) Bāyazīd Tā[...]. - Reliure (persane ?) à recouvrement en maroquin brun-rouge avec plaque centrale en mandorle polylobée (47 × 66 mm ; décor du type OSd 8 ; le fond est orné de pointillés) et, sur le recouvrement, petite plaque polylobée (décor d'arabesques), estampées et dorées avec deux tons d'or et entourées de filets et rayons soulignant le motif ; bordure de filets encadrant un fer en S répété. Les doublures, en maroquin brun, possèdent une bordure similaire et, au centre, une mandorle polylobée découpée en noir sur fond doré